Le Cadre de conventionnement
« Une fois que nous avions posé nos aspirations pour notre alimentation désirable il était temps de commencer à penser à la façon dont nous allions la mettre en pratique.
Nous avons tergiversé, imaginé des solutions pour au final nous orienter vers la création de cette caisse commune que nous vous proposons aujourd’hui.
Mais comment allait fonctionner cette caisse, comment allait-elle entrer en résonance avec la fameuse carte que nous avions dessinée ?
Et à partir de là, nous sommes rentrés dans la phase qui a été la plus intense en débats entre nous, la phase qui allait nous voir aboutir à ce fameux cadre de conventionnement que nous vous proposons.
Pour aboutir à ce cadre nous avons traversé plein d’étapes drôles (sur d’où venait notre soupe du soir, sur le nombre de mètres carrés nécessaire à une poule pour être heureuse, sur la condition de
travail dans l’agriculture et dans les abattoirs…).
Et au final après moult débats, nous avons créé ce cadre de conventionnement avec 3 taux de prise en charge, nous avons rencontré les commerçants alimentaires de Cadenet, nous avons débattu sur l’utilisation de l’argent à notre disposition … pour au final inviter les expérimentateurices de la Caisse à poursuivre cette aventure avec le CLAC. »
Ce système de conventionnement définit des produits qui rentrent dans le cadre de l’expérimentation au sein des lieux de distribution choisis.
A chaque produit sélectionné est associé un taux de remboursement définit suivant plusieurs critères.
Trois taux de prise en charge sont appliqués suivant leur proximité avec un idéal désirable dessiné collectivement par le CLAC.
Quand c’est pris en charge à 100 % c’est que nous avons considéré que ces aliments étaient proches de ce que nous avons envie de voir arriver pour l’ensemble de notre alimentation, que ce soit en termes de respect des travailleurs, de respect de la nature, de conditions de travail, d’indépendance vis à vis de l’agro-industrie.
Les aliments pris en charge à 70 % sont ceux qui sont sur le chemin de cette désirabilité et qui sont presque arrivés mais dont nous avons identifié des pistes d’amélioration.
Quand c’est pris en charge à 30 % ce sont des aliments qui sur une ou plusieurs étapes de leur production ne correspondent pas encore à nos critères de désirabilité. Mais ces aliments sont importants pour la vitalité de notre territoire et notre santé et nous avons le souhait de voir leur consommation augmenter de manière à inciter leurs producteurs/distributeurs à transformer leurs pratiques pour se rapprocher encore plus de nos critères.
Les critères et les produits sont évolutifs.
Avec l’expérience des usagers de la caisse ainsi que l’évolution du marché et des connaissances sur les produits conventionnés, il sera tout à fait possible d’ajouter ou de retirer des produits, ou de modifier le taux de remboursement.
A terme, les critères seront définis par un collège constitué des producteurices, des distributeurices et des usagers de la caisse.
Le CLAC aura un avis consultatif sur le conventionnement.
Les objectifs du conventionnement sont multiples :
- Rendre accessible des produits définis collectivement comme désirables
- Inciter au changement de pratiques
- Sécuriser les débouchés des producteur.ices
Dans la pratique, nous avons choisi un système manuel pour gérer les dépenses des usagers et usagères de la caisse. L’infographie ci-dessous présente ce fonctionnement.
Une solution numérique comme utilisée dans les caisses de Montpellier et de Bordeaux n’était pas envisageable à notre échelle, au regard du coût de mise en œuvre d’une solution.